BOUCLE (LA)

La promenade d’un père et de sa fille sur les hauteurs de l’Arbousset est le point de départ d’une réflexion sur les atrocités subies par les protestants d’Anduze et des environs. Sous Louis XIV, Anduze, la Genève du protestantisme, était un bastion hérétique, selon l’Église et le roi soleil, qu’il fallait détruire, d’où l’installation des dragons qui, de 1702 à 1705, firent régner la terreur. Le point de départ de l’aventure littéraire d’Albert Grosselin est l’exhumation d’une boucle métallique suite à des travaux d’adduction d’eau, au bout de ce qui avait été une vigne. Il y avait également un cyprès aux dimensions respectables, arbre au pied duquel les protestants avaient l’habitude d’enterrer leurs morts Cette boucle qui n’était pas courante ne pouvait appartenir à un paysan local qui l’aurait utilisée pour maintenir ses brailles mais était plutôt le complément du ceinturon d’un uniforme militaire. C’est à partir de cette remarque que la fiction va rejoindre la réalité et que l’auteur va donner vie à une aventure amoureuse entre Manolo, jeune dragon espagnol et catholique venu de Vitoria, et Marie, la fille de Pierre, paysan très attaché à sa foi protestante. Celui-ci s’insurge à l’idée que Marie, sa fille, son unique enfant, élevée dans la foi, puisse avoir une attirance même platonique envers ce garçon. La jeune fille ne reste pas insensible au charme du jeune Espagnol et la famille va se trouver déchirée par cet amour naissant. Avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, l’auteur laisse remonter ses souvenirs liés à cet Arbousset où il habite depuis 60 ans et dont il connaît tous les recoins. C’est donc tout naturellement qu’Albert Grosselin y a planté le décor de cette nouvelle écrite avec beaucoup d’émotion. En vente à la maison de la presse, la Porte des Mots, la librairie Certitude et au musée du Désert au prix de 11,50€.